Maddy Keynote : le robot, une menace ou une aide pour l’humanité

Maddy Keynote : le robot, une menace ou une aide pour l’humanité ?

Publié le 21/01/2016 18:51 | Mis à jour le 19/06/2019 18:03

Quinze volts ? Soixante ? Quatre cents ? Quelles décharges électriques auriez-vous accepté d’envoyer à un innocent cobaye si on vous en avait donné l’ordre ? Retour sur la célèbre expérience de Stanley Milgram à l’occasion de la sortie mercredi dans les salles du biopic «Experimenter». Sophie Richardot, spécialiste de psychologie sociale, livre son analyse.

Nous étions présents hier à la première édition de la Maddy Keynote organisée par Maddyness, le média dédié à l’entrepreneuriat et aux startups.

La journée était découpée en quatre grandes thématiques de l’innovation : le futur de l’homme, du robot, de la ville et du réseau. Mais toutes ces thématiques avaient un point commun : faciliter  la vie de l’homme, l’optimiser et même la prolonger.

Selon le Docteur Laurent Alexandre, co-fondateur du célèbre Doctissimo et auteur de livre La mort de la mort, l’homme qui vivra 1 000 ans est déjà né. Une révolution de l’humanité grâce aux innovations en cours dans les domaines de la biologie et la e-santé.

Une révolution qui s’accompagnera par l’arrivée d’un petit nouveau dans nos entreprises et dans nos foyers : les robots. D’ici 2017, 31 millions de robots domestiques pourraient être vendus d’après SYROBO. Ces robots, sous diverses formes, pourraient nous aider à accomplir des tâches, voir travailler à notre place. Mais à quel prix ? Devons-nous craindre de voir un jour la robotique remplacer nos emplois ?

Le robot : est-ce la mort ou la renaissance de notre économie ?

L’image du robot nous est inspirée des films. Un gentil serviteur ou un méchant Terminator. Mais la robotique dépasse notre imagination et nous propose des fonctionnalités différentes dans de nombreux secteurs : robots industriels reproduisant les gestes des ouvriers comme Baxter, robots pros de la relation client comme les français Nao ou Pepper, algorithmes permettant de conduire à distance une voiture sans chauffeur, bras automatiques assistant les chirurgiens et permettant de réaliser des opérations jusque-là impossibles, … La révolution prend diverses formes, même des formes molles. Le marché de la robotique est en plein boom, et devrait s’élever à 105 milliards de dollars dans les cinq ans (Source : Cap Digital).

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Mais ces prouesses technologiques pourraient justement sonner le glas de plusieurs activités. Selon une étude d’Oxford qui a analysé 700 métiers, 47% d’entre eux pourraient devenir complètement automatisables d’ici à 20 ans. Le robot pourrait donc travailler à notre place, et subtiliser nos emplois et notre pouvoir d’achat. Scénario catastrophe pour beaucoup de secteurs, où l’on pourrait entrevoir la révolte d’employés, à la manière des taxis l’année dernière contre le géant disruptif Uber (qui a d’ailleurs annoncé à la Maddy Keynote que le service s’ouvrait pour les chauffeurs de taxi).

Le robot : l’ami ou le serviteur de l’homme ?

Même si Uber a un temps d’avance, il sera aussi dépassé par la nouvelle technologie si les voitures sans chauffeur sont annoncées pour demain.

Pourquoi la guerre homme vs robot n’aura pas lieu ?

Les hommes auront toujours quelque chose que les robots n’ont pas : leur humanité. Les citoyens et les urbains utilisent beaucoup la technologie, mais ils privilégieront toujours un contact humain lorsqu’il s’agit de service. On préférera toujours un conducteur Uber un peu en retard ou une serveuse un peu étourdie plutôt qu’un cyborg froid et pré-programmé.  Un postulat confirmé par l’étude de David Deming de la Graduate School of Education d’Havard  : les compétences sociales de l’humain et leurs qualités relationnelles endigueront la robotisation. Le robot ne pourra donc pas être notre ami, car rappelons qu’il ne pourra pas éprouver d’émotions, aussi mignon soit-il (à l’image de Nao).

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Les robots remplaceront surtout les tâches les plus ingrates dans le secteur de l’industrie, et les gains de performance ne feront pas souffrir notre économie (d’autant plus que l’Europe occupe une très bonne place dans le marché de la robotique).

Les professionnels de la robotique ne parlent d’ailleurs pas de remplacement des tâches faites par les hommes, mais plutôt de complément.  Le robot ne doit pas être considéré comme une menace, mais une formidable opportunité de pouvoir mieux réaliser des choses nouvelles.

L’homme est créatif et humain, le robot est fiable et plus endurant. Il faudrait réunir ces qualités et d’envisager l’avenir avec les robots. De nombreux entrepreneurs et startups se lancent dans l’aventure de la robotique. Et vous êtes-vous tentés ?