Rencontre avec notre entrepreneur du mois : Thomas Bragard, fondateur de l’Atelier TB

Publié le 25/10/2018 17:00 | Mis à jour le 09/09/2022 18:54

Ce mois-ci, l’entrepreneur que nous mettons à l’honneur est Thomas Bragard, fondateur de l’Atelier TB : un atelier de confection de tabliers sur-mesure, 100% made in les Vosges. Chaque semaine du mois d’octobre, Thomas Bragard a répondu à différentes questions publiées sous la forme de courtes vidéos sur notre page Facebook. Aujourd’hui, nous vous invitons à découvrir son parcours, les challenges qu’il a dû affronter, ainsi que ses conseils aux entrepreneurs.

Bonjour Thomas ! Peux-tu nous raconter la création de l’Atelier TB ?

J’ai créé l’Atelier TB en novembre 2017. Avant de monter mon entreprise, j’ai habité 2 ans aux États-Unis, où j’ai pu constater que le tablier était devenu un uniforme hyper tendance. On sait que les particuliers en portent pour cuisiner et bricoler chez eux, mais là-bas, les commerçants et restaurateurs avaient également saisi le potentiel de ce vêtement : un uniforme facile à gérer car allant à tous leurs collaborateurs, sans distinction de taille. Les professionnels sur le marché américain investissent dans des tabliers de qualité et qui représentent leurs établissements. Ils recherchent de beaux matériaux, des broderies avec leurs logos. Aux États-Unis, le marché des tabliers modernes, de type vêtements d’image était déjà bien développé, mais en rentrant en France, je me suis rendu compte que ce marché n’existait pas encore ici.

D’où t’est venue la volonté de créer ton entreprise ?

J’ai essayé de travailler dans différents types de structures, notamment dans de grosses sociétés. Je me suis vite rendu compte que ce n’était pas fait pour moi. Je suis très attaché à la notion de valeur ajoutée. Et être entrepreneur, c’est créer de la valeur.

Peux-tu nous parler des étapes de développement de tes produits et des premières commandes ?

Monter mon entreprise a toujours été une très forte envie. J’avais précédemment tenté de me lancer avec des produits et services plutôt compliqués. Avec l’Atelier TB, j’ai voulu partir d’un produit simple : le tablier. Ayant une styliste dans mon entourage, j’ai rapidement créé mon premier modèle, puis j’ai voulu tester l’intérêt du public pour ce produit à l’occasion d’une campagne de crowdfunding en décembre 2017. Celle-ci a très bien fonctionné, et a atteint son objectif de financement. Ce fut ensuite le début de la grande course.

En effet, j’avais pris mi-décembre environ 200 précommandes, en ayant seulement une dizaine de tabliers en stock, le tout avant Noël. J’avais donc une dizaine de jours pour livrer mes clients. J’ai eu la chance de trouver des couturières dans les Vosges qui travaillent depuis chez elles, et l’Atelier TB a pu livrer ses premiers clients à temps pour que les tabliers se retrouvent sous le sapin.

Je pense que chaque entreprise qui se crée connait au début une période de flou. Il faut se mettre en place, toujours savoir réagir rapidement, régler les problèmes au plus vite, développer de nouveaux produits et essayer d’augmenter sa capacité de production. Nos processus de fabrication se sont ensuite mis en place quelques mois plus tard, en mars 2018.

Quel est ton business model ?

Nos tabliers sont adaptés à tous types de métiers. Nous ne travaillons pas seulement avec les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie, mais également avec des fleuristes, des opticiens, des luthiers, des bouchers, des boulangers, des traiteurs…

Comment sont produits les tabliers ?

Tous les tissus composants les tabliers viennent de la même usine de création dans les Vosges. Nous avons investi le mois dernier dans de nombreuses machines pour coudre, découper les tissus et faire de la broderie. Nous avons embauché des professionnels à plein temps, pour faire tourner les machines et fabriquer les tabliers. L’Atelier se développera ensuite en fonction des commandes. tabliers vosges atelier TB made in france ©Atelier TB

Pourquoi faire du made in France et pourquoi s’implanter dans les Vosges ?

Le département des Vosges fait partie des territoires français célèbres pour leur qualité textile. Les usines des Vosges ont connu dans les années 90 la délocalisation, et toute l’activité textile a disparue à cette époque. A l’heure actuelle, il reste encore de nombreuses friches industrielles désertes. C’est dans un atelier abandonné que l’Atelier TB s’est installé. Les entreprises textiles survivantes ont un fonctionnement assez archaïque, ce sont des passionnées. Et lorsqu’on fabrique en France, le plus important est de rester compétitif, et d’optimiser la production au maximum. Cela demande donc du temps pour trouver ses fournisseurs et partenaires, mais également d’avoir accès à des machines modernes et automatisées. N’ayant pas trouvé les bonnes sociétés avec lesquelles travailler, j’ai monté mon propre atelier de production.

Lever des fonds, facile ou prise de tête ?

Je l’ai déjà fait pour d’autres entreprises que la mienne, mais pas pour l’Atelier TB. Je pense sincèrement que trouver des fonds n’est pas le plus compliqué dans le processus de création d’une entreprise. Plus votre entreprise se développera, plus vous recevrez de demande de financements pour votre activité. Il est d’ailleurs pertinent de se faire accompagner par des professionnels : des sociétés spécialisées dans le conseil et les levées de fonds, des cabinets d’avocats… Il faut toutefois faire attention à ne pas vouloir lever des fonds trop tôt. Si votre société n’a pas suffisamment de valeur à ce moment précis, vous devrez échanger une grosse partie de votre entreprise contre une somme relativement moindre. Ce serait dommage, car plein d’autres solutions existent ! L’Atelier TB a bénéficié de subventions de la région avec laquelle nous travaillons, et j’ai obtenu un prêt de ma banque pour financer l’achat des machines. De nombreuses sociétés proposent des prêts à taux zéro, et il y a également la BPI. Pour moi, la levée de fonds est le dernier levier à activer.

Quels conseils donnerais-tu aux entrepreneurs souhaitant lancer leur activité ?

D’après mon expérience, monter une entreprise s’apparente à des montagnes russes d’un point de vue psychologique. Un jour, vous êtes persuadé du bien-fondé de votre démarche, et le lendemain, vous vous dîtes que vous êtes fou d’y croire. Pour réussir, il faut être assez fort psychologiquement. Toujours aller de l’avant, ne pas se laisser abattre. Plus on avance, plus on est rassuré sur son idée de départ. Il est également primordial de s’avoir bien s’entourer. J’ai la chance d’avoir pas mal d’amis entrepreneurs dans mon entourage, dont les conseils sont très précieux. On se retrouve régulièrement pour échanger sur nos expériences et partager les difficultés rencontrées. A mon sens, il est impossible de réussir seul.

Merci à Thomas pour son interview ! Vous pouvez retrouver l’Atelier TB sur son site internet, et sur Facebook, Instagram, Twitter, Pinterest et Youtube.  

Pour aller plus loin : Vous montez votre entreprise et vous avez besoin d’aide pour définir votre business model ? N’hésitez-pas à consulter notre article dédié « Création d’entreprise, comment définir mon business model ? ». Vous cherchez des financements pour développer votre activité ? Retrouvez nos conseils dans nos articles « Entrepreneurs, 5 conseils pour réussir sa levée de fonds » et « Entrepreneuriat : comment convaincre son banquier ? ». Enfin, comme le dit Thomas, savoir bien s’entourer est crucial. Découvrez les 4 règles d’or pour choisir votre associé.

Le conseil Hiscox : 

Votre projet lancé, il vous faut le protéger et vous protéger des risques liés à votre activité. Grâce à une responsabilité civile professionnelle, mettez toutes les chances de votre côté. Découvrez nos offres dédiées et réalisez votre devis en ligne sur notre site.

Découvrez l'interview vidéo de Thomas : https://www.youtube.com/watch?v=oQtdCnocjoE&t=6s