Chloé Bonnet : l’empowerment féminin français

Publié le 10/03/2017 17:40 | Mis à jour le 09/09/2022 15:19

A l’occasion de la Journée de la Femme Digitale (#JFD17), nous vous présenterons plusieurs portraits de femmes dirigeantes durant le mois de mars. Nous partagerons leurs parcours, leurs conseils et leur expérience de l’entrepreneuriat Aujourd’hui, nous avons eu le plaisir de rencontrer Chloé Bonnet, co-fondatrice de l’agence de conseil en innovation Five by Five. Après sa prestation remarquée hier pendant la JFD, elle revient sur 66 miles une initiative qui donne les clés de l’entrepreneuriat aux femmes.

66 miles, qu’est-ce que c’est ?

66 miles, c’est un mouvement pour rassembler et soutenir les intrapreneures, ces femmes qui essaient de « hacker » les organisations de l’intérieur. Les entreprises doivent désormais apprendre de ces profils, leur laisser la latitude d’innover plutôt que de tenter à tout prix de les faire rentrer dans des cases. 66 miles, c’est aussi un programme d’accélération concret, permettant à des femmes qui veulent entreprendre de le faire sans poser leur démission. Pendant 5 mois, un jour par semaine, nous proposons aux collaboratrices qui souhaitent porter jusqu’au bout un projet d’innovation, des méthodes, des ressources et des rencontres pour passer de l’idée au prototype validé sur le marché.

Quel est l’accompagnement proposé ?

Le programme est conçu comme un accélérateur de projet et de personne. Un accompagnement au cœur de l’écosystème numérique, chez Paris Pionnières, notre partenaire, incubateur de startups.  Les intrapreneures ont à la fois accès à des formations et à un pool de mentors de la tech. La méthodologie utilisée s’inspire des approches de lean startup et design thinking : recherche utilisateurs, élaboration de la solution, business model, prototypage, storytelling et pitch… Mais nous les appliquons au contexte différent de l’intrapreneuriat. On a bâti le programme sur 4 principes qui nous tiennent à cœur :

  • Le premier : Apprendre à apprendre (et à désapprendre). On ne connaît pas la moitié des métiers de demain, tenons-nous prêtes. C’est un programme pendant lequel on fait on défait on refait. Grâce aux méthodes lean startup on combat le syndrome de la perfection qui peut exister chez certaines personnes.
  • Le deuxième : Trouver la raison d’être des projets. Ne pas tomber amoureux d’une solution et faire émerger les vrais problèmes pour mieux innover.
  • Le troisième : Sororité et entre-aide. On nous a beaucoup demandé pourquoi un programme réservé aux femmes ?  Et les hommes dans tout ça ? L’objectif final est bien la mixité mais on a besoin pour y arriver de recréer un endroit sûr, un safe space, de cercles de bienveillance, dans lequel certains sujets sont abordés plus aisément. Parce qu’on est entre femmes, nous sommes des soeurs et non des rivales. On recrée la conscience d’une expérience commune et d’une volonté d’agir ensemble.
  • Le quatrième : Innovation pour toutes - pas uniquement les ingénieures. Pour trouver le role model qui nous a inspiré le nom du programme, nous sommes remonter jusqu’à Bertha Benz en 1880. Betha Benz c’était la femme et la partenaire business de Carl Benz, l’inventeur du moteur à explosion. Il ne trouvait aucun débouché à sa géniale invention. Un jour Bertha a pris la voiture et est allé voir sa mère avec ses enfants. Elle a parcouru la première route la plus connue au monde, léguée aujourd’hui au patrimoine de l’Unesco. Elle n’était pas ingénieure mais elle a inventé l’usage de la voiture tel qu’on le connaît aujourd’hui.

Et on a plein de futures Bertha aujourd’hui dans le programme. Ce programme c’est aussi des histoires de femmes incroyables. C’est l’histoire de Malika, 27 ans, qui s’attaque de manière radicale à la question de la succession - un sujet majeur qui nous concerne tout·e·s où la technologie a encore énormément à apporter pour fluidifier l’expérience et soulager en partie la douleur. Imaginez si chacune d’entre nous, si toutes les femmes qui avaient déjà pensé dans leur job « tiens et si je changeais ça », « si je faisais ça autrement », si toutes ses femmes avaient le temps, l’espace et l’encouragement pour faire ce qu’elles pensent, pour aller au bout de leur projet ? Nos organisations ne seraient déjà plus les mêmes, on serait bien plus avancés !  C’est ce mouvement là que l’intrapreneuriat nous permet d’engager et on vous invite à l’engager avec nous.

Pourquoi un tel projet ? Comment avez-vous convaincu les différents partenaires ?

On compte 27 % de femmes dans le numérique, tous secteurs confondus : il est urgent d’agir pour que les femmes accèdent aux métiers de demain. Nous avons voulu créer une voie pragmatique, au coeur du business. Avec à la clé : de nouveaux modes de travail, de nouveaux business, de nouveaux leaders féminins. On est face à une opportunité phénoménale si on attaque frontalement le sujet de la mixité. Vous connaissez ce chiffre de la commission Européenne : si on atteint 50 % de femmes dans le numérique, c’est 9 Milliards de PIB en plus en Europe.

Quelle suite pour l’aventure ?

Pour l’instant, nous concentrons tous nos efforts et notre attention sur la réussite des 13 intrapreneures engagées dans cette saison 1. Puis nous appliquons ce que nous prêchons et nous ferons évoluer le programme pour une saison 2. De nouveaux partenaires potentiels se disent très intéressés -  y compris à l’international.

Vous êtes intervenue lors de la Journée de la Femme Digitale cette année. Quelle importance attachez-vous à cet événement ?

Ce type de rassemblement est essentiel pour démystifier ce bastion encore très masculin. Cette journée propose des rôles modèles accessibles, bien au-delà des exemples inaccessibles.   Merci Chloé ! Le conseil Hiscox : Qu’importe votre cœur de métier, vous avez besoin d’une assurance sur-mesure, adaptée aux problématiques que vous pourriez rencontrer !