Chief Happiness Officer : le travail devient synonyme de bonheur

Publié le 27/05/2016 15:00 | Mis à jour le 02/12/2020 17:45

Nous étions présents mercredi à l’événement entrepreneurial de la semaine : BpiFrance Inno Génération, qui s’est tenu pendant 24h à l’Accord Hôtel Arena de Paris.Au programme de nombreux échanges sur l’entrepreneuriat et l’innovation et des stand ups de grands innovateurs. Le Ministre de l’Economie Emmanuel Macron, mais également de nombreux dirigeants de grandes entreprises comme BlaBlaCar, Criteo, Vente Privée, JC Decaux, Fnac, Le bon coin ou Michel & Augustin ont tour à tour pris la parole pour des sessions de 8 minutes chacun… Les entrepreneurs s’étaient donné rendez-vous, y compris Xavier Niel ! Parmi tous ces témoignages, l’un d’entre eux nous a particulièrement intéressé : celui de la belge Laurence Vanhée, qui nous a fait découvrir le métier de CHO. CHO pour Chief Happiness Officer, qui a pour principal fonction d’assurer le bonheur des salariés d’une entreprise…  

Lutter contre le désengagement des salariés

En France, à peine 1 salarié sur 10 est engagé dans son entreprise, alors que 2 salariés sur 10 sont en situation de burnout. Les Français ont depuis toujours fait rimer travail avec souffrance, mais dans notre société d’aujourd’hui, ce mal n’est plus seulement physique : il est avant tout psychologique. Les salariés peinent à trouver la motivation et le bonheur au cours de leur carrière. Si bien que c’est devenu un phénomène culturel : dès que l’on voit un salarié heureux au travail ou qui profite d’un bon moment avec ses collègues, la réaction est souvent ironique : « Eh bien, ça travaille dur ! » Mais travailler dans la joie et la bonne humeur n’est pas contradictoire avec la performance, explique Laurence Vanhée. Elle a pourtant connu ce contexte professionnel morose ou les performances sont surtout mises en avant, et a eu très tôt une brillante carrière. Grandes responsabiités, voyages incessants, horaires à rallonge… Elle était une véritable workhalolic jusqu’à ce qu’un jour son corps dise stop. A sa plus grande surprise, elle est victime elle aussi d’un burn out et se fait licencier.

Elle retrouve ensuite un poste de DRH à la Sécurité Sociale Belge, mais décide rapidement de s’octroyer sur sa carte de visite le poste de Chief Happiness Officer, ce qui engage quelques railleries au sein de l’organisation publique. Mais ce métier est pourtant bien réel. Apparu au sein de Google au début des années 2000, cette nouvelle fonction tend à se multiplier ces dernières années dans notamment en France. Et chez Google, les initiatives mises en place pour le bien être des salariés ont augmenté leur satisfaction de 37% ! Quelle est donc la recette des CHO pour engager et rendre heureux les salariés ?

Le bonheur est possible, et il est flexible et collectif !  

Pour Laurence Vanhée, l’équation est simple : Liberté + Responsabilité = Performance + Bonheur. Pour donner de la liberté aux salariés de la Sécurité Sociale Belge, elle leur a donc permis de travailler où et quand ils voulaient. 92% des employés se sont donc mis au télétravail avec des horaires flexibles. Elle a également créé de nombreux espaces de réunion et de convivialité pour facilier la collaboration. Enfin, elle a mis fin aux évaluations individuelles des salariés, qu’elle a remplacé par des évaluations collectives. Chaque employé a ainsi défini sa part de contribution à des objectifs communs, ce qui a boosté la performance et la motivation de chacun pour le bien être global de l’entreprise. Depuis, Laurence a monté sa propre entreprise dédiée au bonheur au travail, Happyformance. Pour en savoir plus sur le sujet, nous vous conseillons la lecture de son livre Happy RH ! La CHO belge rappelle également certaines études américaines qui prouvent la corrélation entre bien être des salariés et performance : un salarié heureux est en moyenne  deux fois moins malade, six fois moins absent et neuf fois plus loyal.

Entrepreneurs, souriez donc aux épreuves et apportez liberté et positivité à vos salariés et partenaires !