D'athlète à entrepreneure, Sarah Ourahmoune championne de l’entrepreneuriat

Publié le 15/06/2017 12:16 | Mis à jour le 16/07/2019 13:59

A l’occasion de notre partenariat avec la Journée de la Femme Digitale (#JFD17) nous avons interviewé plusieurs entrepreneures aux parcours atypiques, nous avons eu la chance aujourd’hui de nous entretenir avec une championne : Sarah Ourahmoune, boxeuse de 35 ans au palmarès impressionnant : 10 fois championne de France, 3 fois Championne d’Europe, Championne du Monde en 2008 et Vice championne Olympique aux JO de Rio en 2016. Mais cette athlète hors pair et également une entrepreneure de talent. Depuis les jeux, elle a raccroché ses gants mais sa carrière entrepreneuriale ne risque pas de s’arrêter. Elle nous livre ses impressions sur son passage d'athlète à entrepreneurs. Itinéraire d’une femme qui ne lâchera jamais sa rage de vaincre dans tous les domaines.

La transition d’athlète à entrepreneure est-elle difficile ? On ne souffre pas du fait d’avoir une étiquette ?

La transition d'athlète à entrepreneure n'a pas été difficile car elle s'est faite progressivement. Je suis entrepreneure depuis 2012 et j'ai mené mes projets entrepreneuriaux en parallèle à ma carrière sportive. Aujourd'hui, mon vécu de sportive m'aide dans mes projets. Au-delà des valeurs transposables, c'est aussi un réseau et une crédibilité.

Vous êtes dirigeante de Boxer Inside et développez des gants connectés avec Jungle Fights, vous êtes accompagnée par Paris Pionnières, rien ne vous arrête ! Quelles sont vos perspectives de développement ?

​Boxer Inside est une société qui propose des cours de boxe, des conférences et des Team building aux entreprises. Nous avons aussi lancé le premier tournoi de Boxe loisir, le Boxer inside Cup, pour les licenciés passionnés qui s’entrainent après le travail. Mon autre entreprise Jungle Fights développe des gants de boxe connectés à une application pour s'entraîner et participer à des combats virtuels. Je suis en phase de prototypage avec une équipe de jeunes ingénieurs issus de Esens Consulting. Ils sont partenaires et nous travaillons en ce moment sur la Version 2, qui est vouée à être industrialisée. La prochaine étape clé sera donc celle de la levée de fonds. ​

Vous êtes un modèle pour toutes les jeunes femmes qui rêvent d’être forte et de faire une carrière sportive. Commencez-vous à également être un modèle pour les jeunes entrepreneures en herbe ?

​Je suis une jeune entrepreneure, j'ai encore tellement à apprendre ! Je ne crois pas être un modèle pour les jeunes entrepreneures en herbe. Quoiqu'il en​ soit mon message est surtout de dire qu'il faut oser, avoir de l'ambition et ne pas s’autocensurer.

Vous travaillez au quotidien avec votre conjoint. Quels sont les avantages et inconvénients ?

​Effectivement, je travaille avec mon conjoint. Nous arrivons à trouver un équilibre de vie perso/pro mais il faut veiller à toujours recadrer. Les principaux avantages sont que nous partageons la même passion et nos projets nous permettent de nourrir cette passion et cette envie ensemble. Le fait de bien se connaître permet aussi d'aller à l'essentiel et de se dire les choses sans avoir peur de blesser. Entreprendre ensemble c'est aussi partager un projet important, un projet qui prend du temps et qui nous tient à cœur. Nos projets nous prennent près de 50 heures par semaine. Nous avons choisi de le passer ensemble pour être plus forts et plus épanouis. Mais, il y a aussi des inconvénients. Le premier est que le côté pro peut s'immiscer trop souvent dans la vie perso. Le second est que quand nous avons des désaccords au travail, la tension nous suit à la maison. Mais globalement, c'est un vrai plaisir et une réelle force de travailler ensemble !

Vous participez cette année à la JFD. Pensez-vous que le digital donne des opportunités aux femmes ?

​Même si la place de la femme évolue, le chemin est encore long. Le numérique est comme le sport, un miroir grossissant de la société. Les femmes y sont encore trop peu nombreuses. Le digital peut offrir de nouvelles opportunités aux femmes. Les femmes se sont largement emparées du digital pour gérer leurs relations et leur quotidien. Le digital c'est la possibilité pour les femmes d'avoir une visibilité numérique et un terrain d'expression libre.

Quels conseils donneriez-vous aux femmes souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat ?

​Je leur dirai de se faire accompagner et de ne pas hésiter à parler de leurs projets pour affiner leurs offres. ​ L'autre conseil que je donnerai c'est de ne pas hésiter à contacter leurs clients potentiels pour leur présenter les offres. Quand j'ai commencé, je sollicitais des entreprises que je ciblais. Je leur disais que je voulais juste avoir leur avis. Tous ont été bienveillants. Puis à la fin des entretiens, je leur demandais qui je pouvais contacter de leur part afin d’étendre mon réseau.